Exercice 1 :
A :
CSP | Entre 35 et 60 ans |
Professeurs | 8,0 |
Cadres supérieurs | 9,8 |
Cadres moyens | 12,7 |
Employés de bureau | 17,6 |
Ouvriers qualifiés | 18,5 |
Personnel de service | 19,5 |
Ouvriers spécialisés | 20,7 |
Manœuvres | 27.7 |
Ensemble | 17,1 |
B :
Cet ouvrage monumental et à ce jour unique en son genre, qui enferme notre destin dans une innombrable série de petites cartes, plus ou moins fâcheusement colorées du nord au sud et de l'est à l'ouest. L'une des premières constatations globales qui s'en dégagent, c'est que le fameux Hexagone se décompose en un T et un U : « Un T septentrional de surmortalité s'emboîte dans un U méridional de sous-mortalité », notent les auteurs. En gros, en très gros, toutes causes confondues et avec toutes les corrections statistiques appropriées, on meurt plus dans le Nord, l'Est, l'Ouest et le Centre. On meurt moins dans le Sud, le Sud-Est, le Sud-Ouest. On meurt moins à la ville qu'à la campagne, et « les préfectures se détachent souvent du reste du département par des taux plus faibles ». On meurt plus en montagne qu'en plaine et il faut conclure à « une iniquité territoriale devant la. mort profonde, stable et persistante».
Il ne s'agit pas de disparités marginales ou peu signifiantes, car les taux peuvent varier d'un facteur 1 à 4. ( …)
On pourrait de la sorte, indéfiniment, éplucher la France par maladies mortelles, et par départements. Avec des constatations parfois étonnantes. Ainsi l'alcoolisme, il faut le savoir, concerne principalement les zones non viticoles. La mortalité par cirrhose bat tous les records en Bretagne, et surtout au Nord-Pas-de-Calais, tandis qu'elle reste très modérée (plus que trois fois moindre) en Bourgogne, Bordelais, et dans toutes les régions du Sud.
Dans cette disparité éloquente des taux de décès, les économistes, les historiens, les sociologues, et tout le monde avec eux, peuvent (hélas !) décrypter, canton après canton, toute l'histoire d'une région. L'industrialisation, la pollution, la précarisation, le vieillissement. La vallée de la Moselle, « vallée du cancer », s'ajoute aux caractéristiques du paysage. « De Thionville à Metz et Nancy, les taux sont très élevés dans toute la vallée de la Meurthe et de la Moselle. Le tabagisme ouvrier, les expositions professionnelles, les niveaux élevés de pollutions industrielles jusque dans les années 80 sont probablement responsables de cette situation. »
SOURCE : F Gruhier, Santé : la grande inégalité géographique, le nouvel observateur, septembre 2003.
QUESTIONS :
1. Donnez le mode de lecture et de calcul du chiffre en gras
2. Peut on dire a priori que la question de l’inégalité devant la mort n’est plus un sujet d’actualité dans une société riche et développée comme la France(pays dans lequel depuis cinquante ans la sécurité sociale prend en charge l’essentiel des dépenses maladies) ?
3. Explicitez la démarche sociologique mise en œuvre . Quels sont les résultats auxquels sont arrivés les chercheurs ? En quoi relativise-t-il la réponse à la question précédente ?
Document 2 :
Il suffit de réfléchir un peu aux conséquences qu'une baisse des salaires pourrait avoir.
• John Maynard Keynes, « La grande récession de 1930 » (1930) in La Pauvreté dans l'abondance écrit : « Chaque producteur individuellement fonde des espoirs illusoires sur des mesures qui aideraient un producteur ou un groupe de producteurs particuliers, tant qu'ils seraient seuls à agir de la sorte, mais qui ne peuvent profiter à personne si tout le monde les applique. [...] Si un producteur ou un pays particulier diminue les salaires, alors, tant que les autres ne suivent pas son exemple, ce producteur ou ce pays peut accroître sa part de marché. Mais si la réduction des salaires est générale, le pouvoir d'achat de la collectivité est réduit dans la même mesure que les coûts ; et, de nouveau, personne ne s'en trouve plus avancé. »
• Cela pourrait " désinciter " les salariés, avance George Akerlof, qui voit dans le salaire moins le prix de la force de travail qu'une reconnaissance du niveau d'effort fourni : si l'employeur réduit cette reconnaissance, le salarié sera amené à réviser à la baisse son implication. " Ils font semblant de nous payer, nous faisons semblant de travailler ", disait une blague soviétique pour expliquer la faible productivité de la grande majorité des travailleurs de la " patrie du socialisme ".
• Cela permet de réduire les coûts de main-d'oeuvre, estime de son côté Joseph Stiglitz : un salarié bien payé va hésiter à deux fois avant d'adopter une attitude opportuniste - en faire le moins possible. Il sait en effet que si l'employeur s'en aperçoit et le vire, il risque de ne pas retrouver un emploi aussi bien payé, surtout en période de chômage massif.
Source : Denis Clerc , Nouveaux keynésiens, les chantres du salaire d'efficience.in Alter éco n°168.
Questions :
1. Quel est le raisonnement mis en œuvre par un producteur individuel ? Explicitez la démarche
2. Peut-on dire selon le texte que ce sont les entreprises elles-mêmes qui n'ont pas intérêt à baisser les salaires ?Justifiez votre réponse en vous appuyant sur une démarche vue en cours
Document 3 : Document bonus
Avec une fortune de 62 milliards de dollars, il est l'homme le plus riche du monde. Selon le rapport annuel 2007, la valeur de son fonds, Berkshire Hathaway, a gagné 400 863 % depuis sa création, il y a quarante-trois ans. M. Buffett a traversé toutes les crises. La bulle Internet ? Il n'avait pas misé un dollar sur les valeurs "dot com". Il ne comprenait rien aux nouvelles technologies. En mai 2001, lors de l'assemblée générale de son fonds, il avait lancé, sarcastique : "Nous avons pris le XXIe siècle à bras-le-corps en investissant dans des métiers d'avant-garde, comme la brique, le tapis, l'isolation et la peinture." Sa devise : "Investissez dans une affaire que même un imbécile pourrait diriger, car un jour, un imbécile le fera."
Source : Claire Gatinois , Warren Buffett, le messie milliardaire d'une Amérique désemparée , LE MONDE | 12.10.08 |
Questions :
1. Expliquez la blague de W.Buffet en opérant une analyse sociologique
Exercice 1 :
1. Dans la période 1990-1999 , 17,6 % des employés de bureau sont morts entre 25 et 60 ans ou sur 100 employés de 35 à 60 ans entre 1990 et 1999 17.6 sont morts
Employés de bureau morts entre 35 et 60 ans dans la période 90-99 x 100
Employés de bureau entre 35-60 ans dans la période 90-99
2. A priori , en France , la probabilité de décès devrait être la même pour tous les Français :
- car la France est un pays riche où le niveau de vie est suffisant pour se soigner
- depuis 1945 , la Sécurité Sociale couvre tous les français par une assurance maladie qui leur rembourse les soins
Dans ces conditions , la probabilité de décès devrait dépendre de :
- éléments génétiques : fragilité congénitale
- Eléments personnels : le type d’existence menée
- Eléments aléatoires : accidents
L’étude des décès devrait alors être étudiée par la médecine ou la psychologie
3. Dans le texte , les chercheurs ont mis en place une analyse de type durkheimienne :
- Ils cherchent d’abord à mettre en évidence les prénotions ( q2)
- Puis les remettent en cause grâce :
· Une analyse objectiviste et holiste : ils partent des statistiques pour mettre en évidence des régularités sociales ;Ils se rendent compte alors que la probabilité de décès et le type de maladies dépendent de variables sociales :
o La CSP : plus un individu appartient à une CSP ayant un fort niveau de diplôme , plus la probabilité de décès est faible : la probabilité de décès à des manœuvres entre 35 et 60 ans est 3 fois supérieure à celui des professeurs
o Région : la probabilité de décès est plus forte dans le Nord, l’Est, l’Ouest et le Centre
o La probabilité de décès est plus forte en montagne qu’en plaine
o A la campagne qu’à la ville
o Dans les régions non viticoles , la probabilité de décès de cirrhose est plus forte ; en Moselle , la probabilité de décès par cancer est importante
· Ces régularités sociales montrent le déterminisme qui pèse sur les individus : les individus se croient libres , mais ils sont fortement influencés par leurs caractéristiques sociales :
o Plus l’individu est diplômé , plus il pratique une médecine de prévention
o En ville , l’accès aux soins et aux spécialistes est facilité
o Dans les régions ouvrières , la pollution accroît le risque de décès
- Les sociologues révèlent les résultats et proposent des solutions
Exercice 2 :
1. En apparence l’entrepreneur est un homo oeconomicus ; il est :
- Egoïste : il recherche le profit maximum matériel le plus grand ; pour un entrepreneur c’est la différence entre recettes ( prix x quantités vendues ) et coût de production
Rationnel : il réfléchit pour trouver la solution qui lui permet d’atteindre son but :
· Objectif : maximiser son profit et pour cela accroitre ses parts de marché
· Il a des concurrents, il ne doit pas désinciter ses salariés de travailler
La solution trouvée est de réduire les salaires car :
· Le coût diminue puis que le salaire est un coût de production , l’entrepreneur peut ainsi réduire ses prix et ou augmenter ses marges
· Son bénéfice augmente : si le coût diminue , l’entreprise peut diminuer son prix de vente , donc augmenter ses parts de marché , donc sa production et ses recettes
2. En réalité , l’entrepreneur n’est qu’un HSA : il est certes rationnel , mais sa rationalité est limitée car il n’obtient pas ce qu’il souhaitait . En effet , la baisse des salaires crée un effet pervers : l’agrégation des comportements rationnels individuels aboutit à l’inverse de ce qui était recherché :
- Comme tous les entrepreneurs sont rationnels , ils agissent de la même manière : ils baissent les salaires . or ce qui est positif si un seul le pratique devient négatif si tous les pratiquent :
· Comme toutes les entreprises diminuent leur salaire , aucune ne gagne en compétitivité-prix
· Le salaire est aussi un revenu : s’il y a une baisse générale des revenus , la population consomme moins , achète moins et les ventes des entreprises diminuent
- Pris individuellement , un entrepreneur n’a même pas intérêt à baisser les salaires dans son entreprise car , cette baisse réduira la productivité et l’efficacité des salariés pour 2 raisons :
· Le salarié s’implique moins dans son travail : ils font semblant de me payer je fais semblant de travailler
· Le salarié ne craint pas de perdre son travail : il peut en retrouver un aussi mal payé, sa fidélité à l’entreprise diminue, celle ci risque de voir les salariés les plus performants la quitter
Rationnellement , les entreprises n’ont donc pas intérêt à baisser les salaires
Document 3 :
- W.Buffet présente toute les caractéristiques du HO : c’est l’homme le plus riche du monde ( 62 milliards de dollars ) , la valeur de son fonds augmenté de 400863% depuis 43 ans alors qu’il n’est parti de rien . Cela montre qu’il est plus rationnel et efficace que les autres
- Or les entreprises qui depuis 20 ans sont les plus dynamiques sont celles issues des nouvelles technologies : les valeurs dot com . Un HO aurait dû investir dans ces valeurs
- Or Buffet n’a pas investi dans ces valeurs , ce qui s’est révélé rentable : il a échappé au krach de 2001
- Son choix part d’ un raisonnement basé sur une analyse coût bénéfice :
Investir dans | Industrie traditionnelle | Industrie de haute technologie (dot com : internet et NTIC ) |
Bénéfice | Plus réduit : activités dépassées | Fort : leur valeur a fortement augmenté ces dernières années |
Coût | Le risque de faillite est quasiment inexistant car ces industries qui ont fait leur preuve depuis longtemps sont des industrie de base de l’économie ; n’importe qui peut diriger cette entreprise : un imbécile s’en sortira très bien . Le risque d’une bulle spéculative est faible | Très forte : les débouchés des nouvelles industries sont très incertains ; le risque d’échec est très élevé ( progrès technique inadapté ) comme au bout d’un moment , un imbécile dirigera l’entreprise , celle-ci va faire faillite car les entreprises de hautes technologies demandent des dirigeant ayant des compétences importantes |
En complément : L’article complet du Monde sur W Buffet
Si un individu veut faire du profit à long terme , il faut qu’il investisse dans des activités traditionnelles
Warren Buffett n'aime pas s'éloigner de sa vieille maison d'Omaha. A 78 ans, le multimilliardaire américain préfère faire "ses coups" en Bourse depuis sa ville natale, dans l'ouest des Etats-Unis. La technique est toujours la même. Dans l'heure qui suit, le "papy" de la finance, idole de Wall Street, s'en explique aux chaînes de télévision américaines, ABC, Bloomberg et surtout CNBC, par téléphone. Depuis quelques semaines, ces coups de fil sont devenus presque quotidiens. La Bourse de New York craque, l'indice Dow Jones a perdu 30 % depuis un an, les traders s'affolent... alors Warren Buffett achète. "J'aime bien dépenser mon argent, et moins les actions sont chères, mieux c'est", a-t-il expliqué sur CNBC le 1er octobre.
En un mois, Warren Buffett a dépensé la bagatelle de 12,7 milliards de dollars (9,3 milliards d'euros) : 5 milliards de dollars pour racheter un petit bout de Goldman Sachs, la banque d'affaires new-yorkaise, 3 milliards pour une part du conglomérat américain General Electric, et 4,7 milliards investis dans l'électricien Constellation Energy, au nez et à la barbe d'EDF. Pour lui, une action c'est un peu comme un hamburger. Il adore. Alors quand les prix baissent, il fait des réserves.
Jusqu'ici, cette tactique lui a plutôt réussi. Avec une fortune de 62 milliards de dollars, il est l'homme le plus riche du monde. Selon le rapport annuel 2007, la valeur de son fonds, Berkshire Hathaway, a gagné 400 863 % depuis sa création, il y a quarante-trois ans. M. Buffett a traversé toutes les crises. La bulle Internet ? Il n'avait pas misé un dollar sur les valeurs "dot com". Il ne comprenait rien aux nouvelles technologies. En mai 2001, lors de l'assemblée générale de son fonds, il avait lancé, sarcastique : "Nous avons pris le XXIe siècle à bras-le-corps en investissant dans des métiers d'avant-garde, comme la brique, le tapis, l'isolation et la peinture." Sa devise : "Investissez dans une affaire que même un imbécile pourrait diriger, car un jour, un imbécile le fera."
Autant dire qu'il n'a pas touché aux subprimes, ces crédits sophistiqués qui sont à l'origine de la crise financière la plus violente des quatre-vingts dernières années. Le milliardaire préfère investir dans des entreprises moins "immatérielles" comme Coca-Cola, les tee-shirts de Fruit of the Loom ou les rasoirs Gillette. "Il fait croire à tout le monde qu'il est basique, mais il investit en réalité dans des sociétés assez complexes comme les assurances, rectifie Joshua Shanker, analyste du fonds Berkshire Hathaway, qui l'a croisé à quelques occasions. Les affaires de Coca-Cola ne sont pas non plus si simples que ça. Il travaille beaucoup, il lit, lit, lit..."
"IL NE S'EST JAMAIS TROMPÉ"
Mais peu importe. Aux Etats-Unis, tout le monde veut croire à la légende, au "bon sens paysan" de l'homme d'affaires, à son flair infaillible. Chez Goldman Sachs, son investissement a été quasiment perçu comme un don du ciel. Depuis quelques semaines, les banques de Wall Street tombent les unes après les autres. Chez Goldman Sachs, les golden boys tremblaient aussi. Alors quand Warren Buffett a osé mettre de l'argent dans leur banque, ils ont été soulagés. Pour eux comme pour toute l'Amérique, cela signifie que l'établissement va s'en sortir. "Jusqu'ici il ne s'est jamais trompé, et c'est un peu le seul", atteste l'un d'eux. "Il ne lui a pas fallu plus de cinq minutes pour comprendre que le plan Paulson allait fournir du boulot à Goldman Sachs pendant dix ans", analyse l'économiste français Jacques Mistral.
Avant la crise, Warren Buffett était admiré. Aujourd'hui, c'est une icône. "C'est non seulement quelqu'un de brillant, d'intelligent, mais il est aussi intègre", estime Peter Kennen, professeur à l'université de Columbia. Warren Buffett n'est pas un milliardaire comme les autres. Régulièrement, il se lance dans des tirades contre les salaires exorbitants des patrons, dénonce les stock-options et prône un système fiscal plus égalitaire. Aux Etats-Unis, certains pensent même que lui seul pourrait sortir le pays de cette crise invraisemblable. Lors de leur dernier débat télévisé, le 7 octobre, les candidats à la Maison Blanche, Barack Obama et John McCain, ont d'ailleurs tous deux laissé entendre qu'ils pourraient le choisir au poste de secrétaire au Trésor. Un choix étonnant de la part de John McCain : Warren Buffett est l'une des rares personnalités du Nebraska à soutenir Barack Obama.
"On serait vraiment chanceux s'il acceptait de servir l'économie", insiste son compère, le milliardaire Donald Trump. Warren Buffett, c'est vrai, a indiqué que, s'il avait pu, il aurait investi 1 % dans le fonds de sauvetage des banques de 700 milliards de dollars piloté par le Trésor. Et le Wall Street Journal a qualifié ses dernières opérations de "patriotisme rentable".
VIEILLES BRETELLES, GROSSES LUNETTES
Mais Warren Buffett " n'investit pas pour sauver le monde", estime Gary Manson, un analyste new-yorkais. Le milliardaire pense surtout à faire de bonnes affaires. Il ne pense d'ailleurs qu'à ça, "au mépris de l'art, des sciences, de la littérature ou des voyages", indique Alice Schroeder, auteur de sa biographie Snowball.
Le milliardaire est focalisé sur le sujet depuis tout petit. Fils d'un courtier en Bourse laminé par la crise de 1929 et d'une mère professeur, la légende veut que le petit Warren revendait à ses camarades les chewing-gums achetés à l'épicerie familiale. A 10 ans, la fibre s'est accentuée après un voyage à Wall Street : il commence à lire "1 000 façons de gagner 1 000 dollars". A 15 ans, il investit ses premières économies dans une terre agricole. A 24 ans, il se fait embaucher dans une société de gestion de portefeuilles. Et à 26 ans, il rentre à Omaha pour monter son fonds et réaliser son rêve : devenir milliardaire avant 35 ans. Depuis, Warren Buffett a rempli son objectif, mais n'a pas l'air d'avoir envie de bouger de son fief.
"A Omaha, les gens le connaissent, on le laisse tranquille, explique Mike Fahey, le maire de la ville. Sa famille réside ici, il vit là depuis plus de cinquante ans, il a ses habitudes." Warren Buffett habite dans une grande maison bourgeoise avec son ancienne maîtresse, Astrid Menks, depuis le décès de son épouse Susan en 2004. Avec elle, "il aime bien aller au steak house Gorat's, manger ses glaces Dairy Queens", raconte M. Fahey.
Pour le maire d'Omaha, il vaut mieux que Warren Buffett garde ses attaches dans le Nebraska. Qu'il continue à faire venir les gens à lui, à Omaha, comme lorsqu'il présente les résultats de son fonds, Berkshire Hathaway. Chaque année, ce show attire 33 000 personnes, remplit les hôtels et draine 31 millions de dollars, indique M. Fahey. "Warren Buffett, c'est une personne extraordinaire qui a une vie ordinaire", résume le maire.
Tout ce qu'on raconte sur M. Buffett est donc vrai. L'homme le plus riche du monde ressemble à un papy américain gentiment farfelu. Avec ses costumes mal taillés, ses grosses lunettes et ses bretelles d'un autre âge, il conduit seul sa vieille Lincoln, immatriculée "Thrifty", pour dire "économe". Econome, il le serait même de plus en plus. Surtout depuis qu'il a décidé de léguer l'essentiel de sa fortune (85 % !) à des associations caritatives, en particulier à celle de son ami Bill Gates. Car Warren Buffett a trois enfants, mais aussi un principe : "Une personne très riche doit laisser suffisamment à ses enfants pour qu'ils fassent ce qu'ils veulent, mais pas assez pour qu'ils ne fassent rien."
Claire Gatinois , Warren Buffett, le messie milliardaire d'une Amérique désemparée
LE MONDE | 12.10.08
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