Complément sur le thème de l'obésité

Pour conclure le thème introductif sur l'obésité

Le rapport sur la prévention de l'obésité présentée par Mme Valérie Boyer

Deux Américains sur trois sont en surcharge pondérale et en Chine la prévalence a doublé en cinq ans

Aux États-Unis, selon des données de 2004, la prévalence de la surcharge pondérale s’élevait à 66,3 % de la population.

Deux Américains sur trois étaient donc en surcharge pondérale, un sur trois étant en surpoids (34,1 %) et un sur trois étant obèse (32,2 %).

Plus d’un enfant sur trois, âgé de 6 à 17 ans, était en surcharge pondérale : 35,1 % des garçons et 36 % des filles.

En Chine, selon une étude publiée dans Health affairs, au mois de juillet 2008, plus d’un cinquième de la population adulte est en surcharge pondérale. 200 millions de Chinois sont en surpoids et 90 millions sont obèses. Le nombre d’obèses aurait doublé en cinq ans.

La Chine est le pays où le poids moyen des individus augmente le plus vite sur la planète. Depuis dix ans, 1,2 % des hommes deviennent obèses chaque année. Le rythme de progression y est plus rapide que dans n’importe quel pays en développement, sauf au Mexique, et plus rapide que dans les pays occidentaux.

Les affections cardiaques, pratiquement inconnues en Chine jusqu’à présent, sont devenues très courantes chez les 30-40 ans, sans oublier les cancers et les complications mortelles.

Le taux de prévalence de l’obésité pourrait doubler dès 2028 si rien n’est fait pour s’attaquer à ce problème de santé publique qui résulte de l’évolution du style de vie et d’alimentation.

Par ailleurs, selon le China Economic, les citadins des grandes villes du pays et les personnes à haut revenu sont les plus exposés à l’obésité. Les zones urbaines comptent déjà 12,3 % d’obèses contre 3,1 % dans les campagnes.

Avec un développement économique très rapide, les Chinois ont en fait adopté un régime calqué sur le modèle occidental. De plus, le processus d’industrialisation et de transformation du mode de vie amène de moins en moins d’individus à utiliser le vélo au profit des déplacements motorisés. Or, on considère qu’un Chinois ayant une voiture a 80 % plus de risques de devenir obèse qu’un autre sans véhicule. En outre, une grande proportion de foyers est désormais équipée d’une télévision.

Selon M. Barry Popkin, professeur de nutrition à l’Université de Caroline du Nord et l’un des auteurs de l’étude de Health affairs : « La situation de la Chine devrait être un signal de ce qui va se passer dans les autres pays en voie de développement si l’on ne fait rien ».

Le continent européen, avec 130 millions de personnes obèses, soit un adulte sur deux et près d’un enfant sur trois, est un des plus touchés

Selon le rapport de l’OMS sur la santé dans le monde en 2002, le continent européen possédait l’un des IMC moyens les plus élevés du monde, soit près de 26,5.

Dans les 53 pays de la Région européenne de l’OMS, la surcharge pondérale affectait un adulte sur deux et un enfant sur cinq, en 2005. Près de 400 millions d’adultes étaient en surcharge pondérale et on comptait environ 130 millions d’obèses.

Selon les pays, entre 25 % et 75 % de la population adulte étaient en surcharge pondérale. La prévalence de l’obésité était de 30 % chez les femmes et oscillait entre 5 et 20 % chez les hommes.

De 10 % à 30 % des enfants étaient en surcharge pondérale et environ un quart d’entre eux étaient obèses et susceptibles de contracter un diabète de type 2, des maladies cardiaques et d’autres maladies chroniques avant ou au début de l’âge adulte.

Selon les données les plus récentes collectées dans les 27 pays de l’Union européenne et publiées par l’International Obesity taskforce (IOTF), au mois de juillet 2008, la prévalence du surpoids chez les adultes est de 35,9 % et celle de l’obésité de 17,2 %. Au total, la prévalence de la surcharge pondérale s’élève à 53 % de la population.

L’IOTF estime ainsi que dans l’Union européenne, 211 millions de d’adultes sont en surcharge pondérale (113 millions d’hommes et 98 millions de femmes), dont 143 millions sont en surpoids (82 millions d’hommes et 61 millions de femmes) et 68,5 millions obèses (37 millions de femmes et 31 millions d’hommes).

Prévalence de la surcharge pondérale, du surpoids et de l’obésité chez les adultes dans l’Union européenne

Pays l’UE

année de l’enquête

Hommes (en %)

Femmes (en %)

Surpoids*

obésité**

total

surpoids*

obésité**

total

Royaume-Uni

2006

44,7

24,9

69,5

32,9

25,2

58,0

Allemagne

2003

45,5

20,5

66,0

29,5

21,1

50,6

France

2006

41,0

16,1

57,1

23,8

17,6

41,4

Espagne

2003

46,7

13,9

60,6

30,6

15,1

45,7

Pays-Bas

1998-2002

43,5

10,4

53,9

28,5

10,1

38,6

Italie

2005

42,5

10,5

53,0

26,1

9,1

35,2

Grèce

2003

41,2

26,0

67,1

29,9

18,2

48,1

Malte

2003

46,5

22,9

69,4

34,3

16,9

51,2

Ensemble des 27

-

42,8

16,2

59,0

29,5

18,1

47,5

(...)

La France est aussi gravement concernée par l’épidémie d’obésité

En France, la corpulence a fortement augmenté depuis 1981, avec une forte accélération depuis les années 1990. Cette évolution concerne aussi bien les jeunes que les plus âgés. Toutefois, ce développement de la surcharge pondérale n’a pas touché également toutes les catégories sociales.

a) Un adulte sur deux est en surcharge pondérale et un sur six est obèse

Selon les résultats de l’enquête nationale nutrition santé (ENNS) de 2006, dont les résultats ont été publiés au mois de décembre 2007, la prévalence de la surcharge pondérale chez les adultes est de 49,3 %.

La prévalence de l’obésité est de 16,9 % et celle du surpoids (sans compter l’obésité) est de 32,4 %.

On peut donc considérer qu’un Français adulte sur deux est en surcharge pondérale, soit près de 25 millions de personnes, et que plus d’un adulte sur six est obèse, soit environ 8 millions de personnes.

La prévalence de l’obésité sévère (IMC compris entre 35 et 40) est de 3,4 % (1,7 million de personnes) et celle de l’obésité morbide (IMC supérieur à 40) est estimée à 1 % (500 000 personnes).

Une enquête réalisée par l’Institut de recherche et de documentation en santé (IRDES) indiquait qu’en 1990 la prévalence de l’obésité et du surpoids s’élevait respectivement à 6,3 % et 32,2 %. L’enquête santé de l’INSEE portant sur les années 1991 et 1992 donnait des chiffres très proches : 6,1 % et 32,5 %. Sur la base de ces données, on pourrait conclure à un quasi-triplement de la prévalence de l’obésité.




pour lire le rapport : http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i1131.asp


En complément :

Le repas depuis 45 ans : moins de produits frais, plus de plats préparés

Danielle Besson, division Synthèses des biens et services, Insee

Résumé

Depuis 1960, la part des dépenses consacrée à l’alimentation à domicile dans le budget de consommation des ménages a baissé de moitié, passant de 25 % à 12 % en 2006. La moitié de ces dépenses est constituée d’aliments que l’on peut consommer en dehors d’un repas (fromage, dessert, fruits, pain...). L’autre moitié est constituée d’aliments que l’on ne mange qu’au cours du repas, c’est-à-dire sous forme d’entrée et de plat principal. Au sein de ce sous-ensemble, la part des produits transformés à base de viande, de poisson et de légumes a plus que doublé pour atteindre 41 % en 2006, au détriment des produits demandant davantage de préparation personnelle. Le poisson, soutenu par ses produits préparés, s’est substitué en partie à la viande et aux œufs. Les légumes frais et les féculents ont été en partie remplacés par les produits préparés à base de légumes et de pommes de terre. Comparés aux autres ménages européens, les Français se distinguent par une préférence pour la viande. La part du budget alimentaire consacrée aux légumes et aux féculents y est parmi les moins importantes.


Sommaire



Pour conclure une étude du crédoc

Présentation des résultats de l'étude CREDOC "Alimentation, entre tensions économiques et exigences des consommateurs" - 23 septembre 2008, 3ème édition des Entretiens de Rungis

 

Synthèse de l'étude


Depuis septembre 2007, l’augmentation des prix alimentaires se fait sentir. En juillet 2008, les prix de l’alimentation ont augmenté de 6,7% par rapport à juillet 2007. Une telle augmentation de prix ne s’était pas produite depuis 1984.
Pour comprendre quels sont et seront les leviers qui permettront de relancer la consommation alimentaire, la SEMMARIS, société gestionnaire du Marché International de Rungis, a souhaité réaliser une étude. Une enquête téléphonique, auprès de 1 004 individus représentatifs de la population française des 18 ans et plus, a eu lieu début juin 2008.
L’attention portée aux prix dans le secteur alimentaire est à un niveau très élevé et a fortement progressé en un an. Les consommateurs, comparent de plus en plus les prix, achètent de plus en plus de produits en promotion et font de plus en plus attention aux prix de tous les produits. Les critères d’achat labels et marques, n’ont jamais été aussi peu prisés. Les consommateurs connaissent assez mal la réalité économique des augmentations de prix dans le secteur, puisque le critère coût des matières premières n’arrive qu’en quatrième position dans les facteurs explicatifs du niveau élevé des prix. Les inquiétudes vis-àvis de la crise alimentaire sont fortes et les Français sont 92% à considérer que l’autosuffisance agricole est importante.
Dans les valeurs accordées à l’alimentation, la dimension nutritionnelle prend une place grandissante et se définit autour de l’équilibre alimentaire et des messages fortement diffusés du PNNS (Plan National Nutrition Santé). Dans ce contexte, les Français considèrent que la hausse des prix les conduit fortement à réduire leurs dépenses alimentaires (que ce soit en supprimant le superflu (18%), en descendant en gamme de produits (28%), ou en consommant moins l’alimentation (17%)). Ils déclarent se restreindre, par ordre décroissant, sur les boissons alcoolisées, les poissons et coquillages frais, l’épicerie sucrée et les produits prêts à l’emploi.
♦Des arbitrages en défaveur de l’alimentation et une sensibilité aux prix de plus en plus
forte Les consommateurs français arbitrent de plus en plus en défaveur de l’alimentation. Depuis les années 90, la croissance du marché de l'alimentation se poursuit mais sur un rythme ralenti : en France, la progression Synthèse de l’étude « alimentation entre tensions économiques et exigences des consommateurs » annuelle moyenne de la dépense alimentaire (y compris les dépenses de restauration) a été de 1,2% entre 1997 et 2007. Elle était de 2% par an pendant la décennie 80 et de 2,5% dans les années 70.
Le contexte économique actuel (augmentation de l’inflation, augmentation des dépenses pré-engagées comme le logement, augmentation du désir de consommation de produits de nouvelles technologies, perception d’une baisse du pouvoir d’achat) conduit les Français à arbitrer leurs dépenses en défaveur de l'alimentation. Le poids des dépenses alimentaires, à domicile et hors du domicile, dans la consommation totale s’était stabilisé autour de 21,3% entre 1994 et 2003 ; depuis cette date, il a fortement chuté, passant à 19,6% en 2007. Cette baisse est due en partie à celle des dépenses en restauration (-0,1% en 2004, 1,2% en 2005, + 0,4% en 2006 et 1,4% en 2007).

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