Visionnez l'intervention de JD vance à TEd intitulé América's forgotten working class et répondez aux questions posées durant la conférence :
Lisez l'interview de Marc
Ladreit de Lacharrière : « L’art est la meilleure réponse à
l’ignorance » tiré du journal Le Monde du 18/11/2016 :
D’où l’intérêt pour l’art africain vous vient-il ?
Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours été entouré
d’œuvres d’art. J’ai fait mienne la définition de Stendhal pour qui « le
beau est une promesse de bonheur ». C’est un plaisir qu’on ne
peut pas se refuser. Ma mère nous emmenait régulièrement au Musée du Louvre.
Adolescent, j’ai continué, mais en m’ouvrant un peu plus. Ainsi, j’allais dans
les galeries, comme celle de Denise René [qui exposait l’art abstrait
géométrique]. Je m’intéressais d’autant plus à l’art contemporain que
j’avais une cousine, plus âgée, qui n’était autre que Niki de Saint Phalle.
Progressivement, avec les moyens qui étaient les miens à l’époque, j’ai
commencé à acheter. Des lithos d’abord, plus abordables. Je me rappelle avoir
acquis ainsi un Vasarely. Mais aussi un Bernard Buffet. Mes goûts étaient déjà
éclectiques ! Plus tard, dans les années 1980, je travaillais chez
L’Oréal, qui possédait aussi la galerie Artcurial. J’en étais membre du conseil
d’administration. C’était l’émergence des cadres, à l’époque. Quand ils avaient
une promotion, ils faisaient trois choses : laquer leur appartement –
c’était la mode de ce temps-là –, acheter une BMW et enfin s’offrir une petite
œuvre d’art. Les cadres de L’Oréal allaient naturellement chez Artcurial où ils
pouvaient acheter, mais aussi s’informer puisqu’on avait constitué une des plus
belles bibliothèques d’art de Paris, qu’ils pouvaient consulter.
On est encore loin des arts premiers…
Oui, mais ils ne m’étaient pas complètement inconnus. Je les
avais abordés à travers l’histoire de la peinture moderne, par le regard que
leur portaient Cézanne, puis Braque et Picasso. Et d’autre part, il y avait le
Musée de l’homme, que je fréquentais régulièrement. J’étais aussi proche de
Bertrand Castelli, le metteur en scène de Hair. Il avait travaillé
auparavant avec le marquis de Cuevas, dans les années 1953-1954, je crois, à la
création des premiers « ballets nègres » au Théâtre des
Champs-Elysées. Puis, grâce à mes activités professionnelles, je suis devenu un
visiteur du monde. Chaque fois que je voyageais, je consacrais toujours une
journée ou deux à faire au moins deux choses : la première, marcher dans
la rue. C’est le meilleur moyen de s’ouvrir sur les gens. La deuxième, c’était
la visite des musées et des galeries locales. Tout cela m’a fait,
progressivement, couper mon corset mental d’Occidental formé par le classicisme
– rappelez-vous Jules Ferry qui considérait que ces civilisations étaient
archaïques, voire inférieures – et m’a permis de déstructurer mes émotions artistiques.
Et puis, je connais bien et depuis longtemps Jacques Chirac, et nous en
parlions régulièrement. J’ai la chance aussi d’être membre depuis une quinzaine
d’années du conseil artistique des musées nationaux, et donc de contribuer
à la constitution des collections du Quai Branly, ce qui m’a beaucoup appris.
(...)
Le titre de l’exposition est « Eclectique ». Outre les arts premiers,
il y a aussi quelques œuvres contemporaines. Pourquoi ?
C’est le choix d’Hélène Joubert, la commissaire. Les œuvres
les plus anciennes que je possède remontent à la Grèce archaïque, avec des
sculptures de l’art cycladique, et on va jusqu’à l’art contemporain, en passant
par l’art africain, bien sûr. Ce qui m’intéresse à travers cet ensemble, c’est
la charge humaine qu’on perçoit. Ces œuvres-là sont destinées à délivrer des
messages. C’est ce que je souhaite faire en les exposant pour la première fois
au Quai Branly : contribuer à montrer que ces civilisations africaines
sont aussi dignes que les autres. Je pense qu’un chef d’entreprise a une
responsabilité importante : il doit s’engager dans la cité, ne serait-ce
que pour remercier son pays qui lui a permis d’arriver à cette position. Cela
dit, s’engager, c’est bien, mais dans quoi ? J’ai toujours pensé que le
plus important, c’étaient les pratiques artistiques et culturelles. Si on veut
aller vers une société plus ouverte, plus conciliante, plus tolérante,
plus harmonieuse, encore faut-il donner la possibilité aux gens, et surtout aux
jeunes, d’y avoir accès. Pour la confiance en soi, l’épanouissement personnel,
et donc la cohésion sociale, les pratiques artistiques et culturelles jouent
un rôle majeur. C’est aussi la meilleure réponse à l’ignorance. Laquelle
conduit à l’intolérance, puis à la violence, aux replis identitaires pour
beaucoup, au terrorisme pour le pire. C’est ce que je fais, avec ma fille, à
travers la Fondation culture et diversité.
Quel est son objectif ?
J’ai été marqué par ce que François Mitterrand avait dit
en 1981 : « Une de mes priorités absolues sera que, dans
le pays des droits de l’homme, tous les jeunes puissent avoir accès aux
pratiques artistiques et culturelles. » Je ne sais pas ce qui
s’est passé entre-temps, mais il y a cinq ou six ans à peine, 8 % des
jeunes scolarisés étaient dans ce cas. Donc pourquoi ne pas imaginer un
instrument qui permette d’aller vers ces jeunes, exclusivement ceux qui
sont en zone d’éducation prioritaire, que j’ai bien connus il y a cinquante
ans, quand j’étais pion en Seine-Saint-Denis pour payer mes études. A l’époque,
on les parquait, les jeunes. Nous sommes allés démarcher les proviseurs de la
région parisienne. Beaucoup nous ont dit : « Tirez-vous ! » Les
professeurs, ceux de français ou d’histoire notamment, ont été plus réceptifs.
Ils étaient très mobilisés. Puis, quand on a grandi un peu, on a eu affaire aux
académies. Certaines nous ont reçus aussi mal que les proviseurs dont je
parlais. Les recteurs, pareil.
Concrètement, comment cela fonctionne-t-il ?
Le principe est simple : les professeurs repèrent les
élèves qui peuvent être intéressés par ces pratiques, et nous les adressent.
Nous avons depuis dix ans aidé 28 000 jeunes. Là, j’ai fait
appel aux copains : le metteur en scène Jean-Michel Ribes, ou
l’artiste Gérard Garouste avec son association La Source, qui sont des
militants de terrain, et d’autres. On doit d’abord leur faire franchir le
périphérique, venir à Paris découvrir les musées. Vous seriez surpris du nombre
de jeunes de banlieue qui ne l’ont jamais fait. Pour les plus motivés d’entre
eux, et parce que je crois à l’égalité des chances, on les prépare aux concours
des différents établissements qui dépendent du ministère de la culture. La
Fémis, l’Ecole du Louvre… Ils viennent passer toutes leurs vacances à Paris
pour cela : on les loge, on les accompagne, on a aussi à convaincre
les familles qui souvent pensent que ce n’est pas pour eux. Ils ont une
bourse le cas échéant. Une fois dans les écoles, ils sont pris en charge par un
système de tutorat, animé par les élèves des dernières années. Les taux de
réussite sont exemplaires.
Source : www.lemonde.fr/arts/article/2016/11/18/marc-ladreit-de-lacharriere-l-art-est-la-meilleure-reponse-a-l-ignorance_5033706_1655012.html#zVimZ0DxHOHLCGyS.99
La biographie de Marc Ladreit de Lacharrière
Arrière-arrière-petit-fils du général Jules-Marie Ladreit de
Lacharrière, Marc Ladreit de Lacharrière passe son enfance dans le château
familial de Lacharrière, dans le Vivarais ardéchois. Il est boursier de la
Fondation Zellidja en 1958, fait des études de sciences économiques à Paris,
puis il est reçu à l'École nationale d'administration, promotion « Robespierre
» (janvier 1968 - mai 1970) dont il sort dix-septième (sur 250 élèves).
Source : wikipédia
Questions :
- Caractériser le capital culturel de Marc Ladreit de Lacharrière décrit dans ce passage,
- Comment son milieu familial et social a-t-il contribué à sa constitution ?
- Caractériser le capital social que peut mobiliser Marc Ladreit de Lacharrière ?
En vous aidant des documents ci dessus et du dossier ci dessous établissez le plan problématisé du sujet de dissertation :
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